lacunes et imprécisions


A.R.

ae.tronco

condensé


état des choses 21.12.2012
























étrange univers où les lettres frappent le papier


si loin de la réalité le vécu est tapé


concrétisé en impression


on devine désormais ce qui s'est passé


entre le fait et l'oublié


du jamais vu peut-être


du jamais arrivé


de l'imaginé surtout


de ce qui serait



























chapitre I : subscientifique




















parole



elle se disperse et exerce un pouvoir sur le vouloir

annoncée prononcée ou dite énoncée notée écrite

ainsi ou autrement mensonge ou vérité

qu'est-ce

que l'ondulation tordue émanant de l’être humain

dévêtu de ses os et dénué de tout sens

sans l'eau qui fait de la poussière

cette boue qui bouge cette chimère

cette agglomération de nerfs

d'unicellulaires

d'algues passagèrement associées




















atmosphère



sphère parsemée de mes pas


sous ton poids je vis


masse molle au destin morbide


dans mon doux flottement à travers l'espace-temps


tant cité par mes sens


je crois voir dans le noir


et sentir l'insipide silence absolu


















sapiens sapiens



naitre être humain

nourrisson dépourvu de pouvoir

n'être qu'un nain au sein de l'histoire

élevé au lait acide désoxyribonucléique

nageant dans le vide pré apocalyptique

génie aux gènes gênants

singe sans poils

coincé dans l'évolution


























espèce en voie d'explosion démographique


tique suçant l'élément nature


insecte communicant par voie électrique


injectant dans la morsure un poison si pur


que l'hôte en meurt


parasite se paralysant



















my mind grows upon a desert mountain


high in the icy winds of rational calculations


motionless as erosion slowly thinks it to dust


a sensitive raise of temperature


a crack and the crumble gets blown away


the peak wasn't meant to stay


for dunes move faster

















nuklear



verbrauch Energie wie Ideologie

im Krieg

und das hellste ist die Fracht ins Lager

verbrenne dich dezimiere dich

je mehr ich dich spalte um so mehr vereinst du dich

zeitlich gegen mich

schneller als das Licht

durchdringst du mich und mein Gen ändert sich

freiwillig gezwungen konzentrier ich dich

versuch dich zu verbannen

kein Exil ist gross genug und nichts hält dich gefangen

du gibst mir so viel und so viel mehr bleibt übrig

für morgen und meine Söhne

verfluchen dich

















uni


forme


moi


et moi seul


entre deux miroirs


je me multiplie à l’infini


je lèche cette surface lisse


j’en lèche la poussière de laquelle tout est fait


je l’inspire et je me vois


m’inspirer















déséquilibre hormonal



assis dans ma protéine me véhiculant vers l'abîme


je pousse l'enzyme à fond


afin que la combustion chimique m'achève


définitivement
























génie généalogique


hermaphrodite schizophrène Adam

dans tes rêves Eve

concubine de ta nature binaire

prion dieu éponge de l’univers

mutation transgénique Caïn

de ton héritage banni Abel

aberration de la trinité

prion dieu éponge de l’univers

pédophile incestueuse Eve

le fils de ton fils assassin

père de l’humanité schizophrène

bisexuel prion dieu

la matière grise matrice

liquéfiée


















un

fragmentation

fraction qui part d'un

division ?

soustraction

fraction enlevée ?

addition

de fractions venant

d'où déjà ?

d'eux

incantant le plan

aux dimensions multiples

courbées et triples

pour l'instant dans le plan donné

qu'est la vie

qu'est la vie ?

un plan mathématique

un cadre sociologique un biotope une utopie philosophique

fait anthropohistorique d'ethnolinguistique mal interprétée

critiqué à la lumière du jour présent

médiatisé dans l'immédiat

tout se confond

tous les plans en un

fraction du plan

réfraction

optique

arrachant à la rétine

d'une réaction chimique

un fragment de temps

un retard quelque part

un circuit contourné pour manque d'information

une sphère délaissée

cellule isolée dendrite atrophiée

particule focalisée bombardée

une

fragmentation
























chapitre II : polytoxicomanie























besoin de fumer besoin de jeter l’éternité dans un cendrier

besoin de cendres tendres et moelleuses

moelle épinière de l’éphémère réalité

besoin de métamorphose combustion lente et intense évaporation d’essences

besoin d’osmose et mes neurones nageant dans un nuage

opaque chaud et bleu d’éléments en oxydation

besoin de fixer ce moment partant qui ne se crée ni ne se perd


besoin d’en extraire de mes sens le condensé

la vérité volatile et le vide lourd saturé






















quand le bout allumé de ma cigarette touchât le

bout éteint de la tienne nos coeurs

s'enflammèrent dans le rouge incandescent

contact sans toucher les fumées s'enlacèrent pour

s'unir et se perdre à jamais est-ce là l'amour

pourquoi alors toujours nos pensées filtrent nos actes























je consomme la nicotine comme je te consommerais


comme un poison qui me pénètre


je t’inhalerais t’expirerais j’exhalerais en toi


dans l’espoir que tu seras


l'accoutumance qui ne me quittera jamais
























je te capte tu me pousses


tu me fais avancer


tel un satellite à travers la voie lactée


sans toi qui me pénètres


rien ne sort de moi


sans toi qui m’éclaires


personne ne me voit



















tu m’attires trop pour que je puisse te renier


tu me traverses tu me caresses


personne ne saurait mieux m’aimer


et pour te prouver ma soumission je t’envelopperais


dans une feuille de papier gommée






















légume du jour


aujourd’hui j’ai pu sentir mon corps

et l’odeur d’un peu d’herbe au printemps

elle m’a embrassé et bercé

et je me suis allongé sur son lit

doux et savoureusement parfumé


j’écoutais les baleines qui passaient

et les vagues ondulaient au-dessus de moi

leur chant était beau et gai

comme le rire un peu triste de l’enfant

qui ne veut pas laisser partir l’été




































chapitre III : ta meta ta amor


















myriam


seul l’être élu reflète dans ses yeux la clarté d’un ciel d’automne triste

un jour au déclin d’un été chaud et soyeux

un ciel bleu comme trempé  des larmes d’un ange qui a pleuré

la chute de son vol doré et la perte des ses ailes

son regard toujours ébloui par la lumière du ciel

et terni déjà par le long ennui terrestre contemple l’endroit où il passera un hiver

loin du froid

il sera dans tes bras

et de votre union naîtra

le fruit de son inspiration

es-tu l’élue je ne sais pas

ah j’ai beau me nommer poète

je ne suis ni l’un ni l’ange

je te ferai des vers que j’écrirai

des ailes peut-être si tu le voulais

mais je ne saurai t’apprendre

à voler

















respire mon corps transpire


unissons dans le délire dégoulinant deux chairs haletantes


sublimons l'ennui en un orgasme permanent


passons notre temps à perpétuer la réalité charnelle qui nous a engendrée


et ne masturbons pas nos intellects déchirés pour finir enfin divisés
















après I 


je t'avais devant  moi

réalité

tu pleurais tu riais

tu vivais

partie

je t'avais en moi

mémoire

tu souriais tu parlais

durait ton essence 

partie

  

il ne reste de toi

rien

que des contours

qui s'échappent qui courent

hors de moi

froid

reviens















tabu


unzertrennlich

Liebe ist nichts für mich

ich verliere mich hoffnungslos  in der Unmöglichkeit

so weit so weit so tief bist du in mir zu tief

und wenn ich dich sehe verschmelze ich mit dir

und ich wünschte nur du wärst kein Teil von mir


























Aude



un amour consumé comme une cigarette mal roulée


des cendres inertes remplissent coeur et cendrier


la pièce est déserte


un nuage de fumée sur un fond chaud et bleu et jadis parfumé


la musique envahit les lacunes desséchées d'une conversation périmée


le monologue des sons est tout ce qui reste


du tabac un briquet éteint
















kitsch



le ciel au-dessus d'un printemps enneigé  s'illumine quand tu apparais

doux et délicieux astre

et l'arbre lui voudrait se déraciner

s'unir à toi s'embraser

ne faire qu'un avec ce qui le fait

et y perdre la vie il le sait

mais l'arbre est condamné à l'immobilité

et les étoiles ne peuvent se décrocher

alors il croît te dédie

ses feuilles ses branches et sa couronne reluit

chaque fois que tu brilles

et jamais ne cessera de grandir

tant qu'un homme ne le coupera

















isolation


au bout du rouleau le fil pend

dans le vide d’un côté rattaché

toujours au commencement

et prêt à rembobiner


tisser des mêmes fibres un vêtement protégeant

mieux du froid imperméable aux pluies d’été

un habit sans saison synthétique

recousu des déchirures du passé

une nouvelle peau comme un cocon

qui ne se transformera jamais en papillon

































chapitre IV :infinis





















rückwerts


die Lehre aus der alles entsteht

ist die Leere zwischen den Teilchen

dichte Wolken Verfestigung konkret

kleidet sich der Nebel in Farben

die Realität

entsteht der Funke

und Traum aneinander reiben

sich schreibt und dort wo Bewusstes

so liest sich de Festplatte während sie

im Bewusstsein

und als Interpret der Traum entsteht

das gleiche Medium dient auch als Speicher






















je t'ai sentie effleurer ma cervelle hier soir

oh toi nébuleuse et ténébreuse

furieuse force créatrice

mes idées s'en allèrent se balader

dans la faune et la flore forestière

et mes pas les ont suivies

le vent inonda mes songes

arracha des branches de mon esprit pourri

les mots qui tombèrent pour s'unir

aux feuilles jonchées par la plume

et des pieds je foulais ce qui fut écrit

le moisi emplit mes poumons

mon regard se perdit parmi des milliers de troncs

la racine de l’idée cueillie au bord du sentier vers la clairière

est morte d’ennui

au fond de la forêt obscure et confuse dans la répétition

l’inspiration s’est étouffée













               

nos sens certes nous trompent parfois


souvent hélas         nous trompons nos sens


et le non-sens         auquel cette humanité croit


    croît d'autant plus qu'elle n'en pense


        alors à quoi bon                                       

        coucher un huit


pour en faire             l'infini


s'il ne symbolise         que la fuite


de la vie un jour finie




















rond et luminant petit soleil en hiver


ampoule au plafond


chaud et brûlant blanc incandescent


inconscience à 220 volts




















branché à la prise la vie

        de conscience s’enfuit

























idéologie I : courage civil



l'arme taille


face de figures amorphes


muraille sans faille


larme de représailles
























idéologie II : burocratie



faute de frappe


erreur administrative


frappe et anéantit une vie


























sinn flut


von Wörtern verwöhnt frönt die Konversation der Abstraktion

klingt das Vokabular sonderbar

in Büchern Karten Konstellationen sinnlicher Gewölbe

wie Sterne über dem Meer am Himmel

können sie den Segler leiten und  glätten doch die Wellen nicht

der Wind setzt die Bedeutung die Segel füllen sich mit Sinn

und jeden Morgen geht die Flut auf verrückten Galaxien

erlischt am Horizont die Ebbe hoch über dir

dein Auge erstickt

ein gleissend Licht irdisch verschwenderisch hindert dich

zu sehn wie einst den  einz’gen Satelliten

heut ist’s der Motor der die See ersticht

verblendet dein künstliches Gehör

taub tapps du im Dunkeln

eine digitale Taube schickt er dir nicht

kein Ufer in Sicht































je tu îles dans le nous



















l’introspection paradoxalement commence par l’analyse du monde extérieur et sa profondeur se heurte à la nomenclature qui clôture le savoir amassé













































je tu il ailes collées au sol





















l’introspection est permanente


au-delà des termes


échappant à son expression



























some humans know how

cow eats cow

and as i eat myself incested food

it occurs to me

cowsality





























lass mich dich aufessen während du mich isst werde ich werden was du bist


gemeinsam ausgeschieden





























comme un vadrouilleur


valsant vers l’abîme


chute vertigineuse


vigilance égarée
























le reflet pâle chloré d'arbre assassiné de la complainte de son meurtrier imbibé


sur une tranche de vie silencieuse sur une table étalée


persécution et génocide racontés


le nom de chaque livre la tombe d’une famille tombée


les cris étouffés par la tronçonneuse


outil et oeuvre


la plume la pore qui transpire des pensées


la buse qui en diffuse


l’émotion sans paroles


le vide muet le silence marbré


l’encre ancre sèche fixe le souci


rien de neuf n’aura été dit


persiste le bleu à l’écran et l’imprimante en veilleuse


consomme de l’énergie



































    1. G T i


gilets blanc touriste, imbibés de monuments des yeux vitrés

l’ombre de peuplades déracinées sur des pyramides au bain de soleil, vacanciers,  tournedos sur plage, dans la foule des découvertes une pose consternante pour un souvenir trié rangé classé, six milliards d’archéologues creusent la post-modernité, le vent de la communication leur souffle la meilleure offre, le vent des turbines les y emporte

quel bel album, l'éternel déformé, stylisé l'esclavage la décadence quotidienne, la galère vole roule ou flotte sur l'eau, amarrée aux côtes bétonnées les pierres que portaient jadis les esclaves sont les services, rendre les vestes blanches immaculées, pour un pourboire, l’on voit l’intérêt, bancaire, se déverser enfin là où est produite la productivité,

redistribuées les richesses, les aventures condensées taxées, les timbres ne font que des visites en groupe, reviennent des terres colonisées tel des inscriptions au cadastre, de mondes où les rois sont importés



























on dit que je suis né après, saurais-je m'y résigner, m'accommoder de mon échec moral au profit d'une existence physique préservée, gâtée, de décadence inauguré,e, ce siècle et celui d'après, m’initier aux cultes, de la consommation, des dépenses, du profit, de l'assurance surtout et du crédit, de l’interêt,, quel échange, en nature, natif humain, mammifère, et qui sait, la foutue envie de procréer, en sécurité,

qu'ai-je su prendre pour cette valeur, elle reste non livrée

commandée, délais excédés, non acquise





















tourisme III : haute sécurité


chasseur aux lentilles aiguisées physique, click, conservé, ta foi gavée de fanatisme dernière minute rend grâce à l'envie de t'enivrer des mythes de tes ancêtres, de tes rêves esclave quand ta liberté était terre colonisée, tu viens voir d’où vient ton luxe

et ta peau puante ta chair transpire, ta peur climatisée, garde-toi des balles par balles.

pour un beau cliché






































chapitre V : épilogues




















épigraphe II


le corps de toute façon est la chose qui fait toujours mal

la matière pèse tandis que les idées s’envolent vers des idéaux

leurs coques se décomposent lentement



























odyssée



à travers un voile chimique

un radiaire terne émet sa lumière

à l’horizon une pluie biblique

s’apprête à déverser une nouvelle ère

emmitouflé dans mes cauchemars je marche

le long d’un rêve éveillé

au bord d’un quai en béton une arche

embarcation vers mon destin

mon salut flotte sur une boue nauséabonde

aucun autre animal n’y est parvenu

seul moi âme engendrant la fin du monde

couronne de la création déchue

j’embarque sur cette galère

vers un autre supplice infini

une autre errance millénaire
















épilogue II : kitschII




en mer vers l’abîme


où les torrents s’engouffrent dans le tonnerre


il pleut sur terre


qui voudra nous sauver


Noé partira seul sur son bateau hanté























Freiheit ist zu sagen

Zeit gibt es nicht

nimmt sich doch die Zeit die Freiheit und führt hinters Licht

behauptet dann später mich gäbe es nicht



























ink


every word is a window opening to a world

and though translucide hides another

and as light gets in and out the window throws no shadow upon lips i can only read

as i wander through the streets like  silent lines in a book

i fade to streetlight grey

and what remains of it

is bound ashes

























le pessimiste persiste dans la réalité


noyant dans le noir absorbant le tout


l’idée rayonnante et farfelue de vérité


aveuglant l’esprit tordu du fou


à la recherche de l’équilibre parfait


qui le fait vivre depuis toujours


comme si l’évidence se cachait


devant celui qui vit les nuits et les jours et les saisons


comme une injure à la raison






























nothing and nobody until somebody digs out a part of you

















fait d’hiver



c’est bizarre

que c’est-il passé

j’ai du heurter le sol

ils ne le sentent plus mes pieds

et plus rien n’est coloré

excepté le tapis

une larme l’a taché

chaude et sombre

l’ultime larme de ma pensée

voilà mes songes étalés

révélée ma mémoire

lisible pour tous enfin

incompréhensible

ma vie s’est résumée en une flaque difforme

un mot d’adieu un trait final

demain un fait divers

quelqu’un en avait mare et s’est tiré














épigraphe



le mot décrit le mot détruit


le sens de la réalité


le mot englobe le mot dérobe


le sens de l’infini








































Chapitre VI : l’hôte de ses idées

















Mensch warum


Mensch warum tötest du

wenn du nicht getötet werden willst

raubst du wenn du nicht beraubt werden willst

wie könnt ich zu mir stehen

wenn alles sich widerspricht

warum betrügst du wenn du nach Vertrauen strebst

belügst du wenn du Wahrheit suchst

oder ist es auch nicht wahr dass du weisst

dass es keine gibt









































la compréhension est un virus


































la compréhension est la petite corruption

































i can not stop hearing

















great escape


things vanish and then they hurt

things go go go

how far can they go

before i miss them

how much remains to make me think i still remember